Musee caire

Le Musée Egyptien du Caire

Le Musée Egyptien du Caire, situé sur la place emblématique de Tahrir dans le centre-ville, est le plus grand musée du monde consacré entièrement à l'antiquité égyptienne. Dans son imposant bâtiment ocre-jaune, il abrite des collections exceptionnelles qui rassemblent plus de 160 000 pièces issues des sites de fouilles de tous les coins de l'Egypte. Des collections tellement riches qu'elles représentent tous les aspects de l'art égyptien durant plus de 3000 ans :
 des statues et statuettes, momies, vases, objets sacrés, bas-reliefs, bijoux, stèles, figurines et bien d'autres. Ces collections sont reparties dans une centaine de salles sur deux niveaux de ce musée. Le premier niveau comprend une collection riche en statues, stèles, sarcophages, etc. Les pièces sont classées par ordre chronologique ; période pré dynastique, Ancien Empire, Nouvel Empire et basse époque, couvrant plus de 30 siècles, ce qui permet de suivre l'histoire de l'art égyptien dans tous ses stades et avoir une bonne vision d'ensemble. Le 2ème niveau est plus hétéroclite, il est organisé par thème et présent divers objet de collections : des ostracons et papyrus, des sarcophages, de bijoux, etc. On y trouve également une salle dédiée aux somptueux bijoux découverts dans les tombes royales de Tanis, dans le delta du Nil.

Histoire du Musée Egyptien du Caire

L'origine de l'idée de ce musée remonte à l'année 1829, lorsque Jean François Champollion remet une note à Mohamed Ali " souverain d'Egypte de 1805 à 1848 " concernant la conservation des monuments égyptiens. Il conseille alors au souverain de créer un endroit pour rassembler et conserver toutes les trouvailles des fouilles archéologiques dans son pays. C'est seulement six ans après les recommandations de Champollion, en 1835, que Mohamed Ali décide de les suivre. Par un décret gouvernemental, Mohamed Ali a alors interdit l'exportation d'objets d'antiquité et réclame un lieu dans la capitale égyptienne pour entreposer les objets trouvés par suite de fouilles. Il met alors en place un service des antiquités. Cette nouvelle administration du service des antiquités, chargée d'arrêter et endiguer le pillage des sites archéologiques. Ce service des antiquités rassemble alors des archéologues de plusieurs nationalités, mais reste dirigé jusqu' à 1951 par des archéologues français ! . C'est d'abord par son fondateur, le très célèbre archéologue Auguste Mariette, puis par Gaston Maspero, Jaques de Morgan ou encore Pierre Lacau.

Les merveilles alors fouillées dans le sol de la Vallée du Nil sont en premier lieu entreposées dans les jardins de l'Ezbékia au centre du Caire, puis transférées dans une section de la citadelle médiévale de Salaladin sur le mont de Moquatem à l'est du Caire. En 1857, Auguste Mariette est nommé directeur du service des antiquités égyptiennes par le Khédive Saiid Pacha " souverain de l'égypte de 1854 à 1863 ". Dès l'année suivante, il commence à construire un musée dans le quartier de Boulak, en plein coeur du Caire et au bord du Nil. Plus tard, face aux risques d'inondations périodiques du Nil, les pièces sont transférées en 1890 à Gizeh sur la rive gauche du Nil , dans une annexe du palais d'Ismaiel Pacha, ancien souverain d'Egypte " Qui a régné de 1863 à 1879 "

En 1892, l'archéologue Jaques de Morgan, fraichement nommé directeur du service des antiquités égyptiennes, soumet au conseil des ministres égyptien la construction d'un nouveau bâtiment au coeur de la capitale. En 1895, le projet de l'architecte Marcel Dourgnon, architecte marseillais diplômé de l'école supérieure des Beaux-Arts , est choisi parmi les 67 projets soumets au concours international pour ëtre érigé place Tahrir. Il fut inauguré le 15 novembre 1902, après cinq ans de travaux.

 

Le batiment et les jardins

Le style architectural du bâtiment du Musée Egyptien du Caire est de type néoclassique. Il est forcement un symbole occidental car ce sont les occidentaux qui ont pensé ce principe mais il y a ici une volonté d'architecture d'inspiration Egytiene. Il ne faut pas oublier que l'architecture néoclassique est plus proche des codes grecs orientaux qu'occidentaux. Les inscriptions sur la façade sont en latin. Marcel Dourgnon, l'architecte du bâtiment, prévoit d'ailleurs dans ses plans de graver ses inscriptions en français. Mais vu la rivalité entre la France et les britanniques dans le domaine de l'archéologie en Egypte, proposer d'écrire en latin sur la façade devient alors un élément d'apaisement de rivalité, une sorte de compromis, mais bizarrement l'arabe n'a même pas été évoqué !

Les beaux jardins du Musée Egyptien du Caire sont jonchés de statues monumentales et agrémentés d'un bassin planté de papyrus, une plante largement exploité en Egypte antique pour écrire sur des parchemins fabriqués de cette plante sacrée. A l'ouest de ces jardins, un homme de bronze coiffé d'un tarbouche (couvre-chef  traditionnel de dignitaires égyptiens de l'époque) veille sur son mausolée. Il s'agit d'Auguste Mariette auquel la protection patrimoniale des antiquités égyptiennes doit beaucoup. En reconnaissance à ses efforts, il a reçu du gouvernement égyptien le titre de Pacha, un titre honorifique attribué aux personnes éminentes à l'époque. A la mort d'Auguste Mariette, il n'a pas été rapatrié en France, mais il a été inhumé en Egypte, dans les jardins du palais de Gizeh. Sa dépouille a été plus tard transférée dans les jardins de ce musée en 1904, deux ans après son inauguration. La tombe de Mariette abrite une statue à son effigie réalisé par le sculpteur Denys Puech et un piédestal dessiné par Edouard Mariette, frère d'Auguste Mariette. Ce tombeau est entouré de bustes de célèbres archéologues. Ils sont les directeurs successifs de ce musée depuis sa création. Ils sont tous de français, il fallait attende 1951 pour que ce cercle de bustes, soit aussi couvé par celui d'un égyptien, l'archéologue Ahmed Kamal.

Les caves du Musée Egyptien du Caire et le laboratoire ADN

La bâtisse néoclassique de la place Tahrir n'est plus en mesure d'exposer les découvertes qui s'accumulent dans les réserves, à la faveur de la moindre tranchée creusée dans le sol égyptien. C'est pour cela qu'il existe un énorme chantier au pied du plateau du Gizeh, destiné à construire un nouveau musée, le Grand Musée Egyptien qui va ouvrir ses portes au public l'année prochaine, fin 2022.

Plus de soixante mille objets de toute part de l'art égyptien, s'entassent dans les caves, les débarras, les combles du musée égyptien : des peinture murales, bas - reliefs, statues, vases , sarcophages, momies, armes, fausses portes et bien d'autres. Par ironie du sort, beaucoup d'oeuvres d'art ont été oubliés dans la pénombre des réserves, comme par exemple, la statue funéraire (en bois peint et enduit de gypse) de Ptahotep, un haut fonctionnaire de la 5ème dynastie, environ 24ème siècle avant JC. Découverte en 1940 dans la nécropole de Saqqarah, cette statue a passé 65 ans au fond d'une caisse, avant d'être retrouvée en 2005 lors d'un inventaire conduit dans les réserves du musée.

En 2005, on a installé dans les caves du musée un laboratoire ADN afin de percer le secret des quelques 200 momies qui se trouvent au musée. La momie de l'homme inconnu E, également connue sous l'appellation de la momie hurlante, a pu être attribué avec une certaine probabilité au prince Pentaour, fils de Ramsès 3, un des coupables dans le crime de l'assassinat de son père-rois. Il a été condamné à mourir incendié, c'est pour cela que la momie a la bouche grande ouverte !

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